Chasseurs de Lune

Création 1999 | Public à partir de 4 ans | Durée 55 mn

Un conte de Grimm en Afrique Ombres et musique. Le Théâtre de l’Ombrelle a choisi de transposer en Afrique un conte de Grimm, «La Lune», pour traiter un thème universel, la naissance de la lumière… «Chasseurs de lune» évoque la rencontre de deux cultures, celle du Nord et celle du Sud. Dans un univers emprunt de magie, dans lequel il n’y a pas de frontière entre le naturel et le surnaturel, ce conte aborde avec naïveté des thèmes essentiels tels que les ténèbres et la lumière, la vie et la mort. Emmenés tout doucement dans le «royaume des ténèbres», les enfants vont peu à peu se familiariser avec un univers peuplé d’ombres mystérieuses, de sorcières et d’animaux sauvages. C’est la lune, grande magicienne et reine de la nuit, qui va nous emmener au-delà du réel, c’est elle qui va déterminer l’espace, le temps, le rythme du spectacle.

Conte et magie noire Sur scène, une grande toile (4m de large x 2,75m de haut), entourée d’éléments scéniques en volume, inspirés de l’art et de la tradition africaine, sert de support aux ombres. Derrière l’écran, trois comédiens manipulateurs jouent avec leur silhouette corporelle, avec des objets, des marionnettes, projettent des décors et des couleurs. Des silhouettes surgissent et disparaissent, se cherchent et se transforment.En avant-scène, devant les écrans, un comédien-conteur et un musicien africains nous attirent dans la nuit des temps, au coeur de la forêt africaine … Envoûtés par la lumière, ils dansent, chantent, nous font participer à la fête des ombres et de la lumière. En Afrique, la parole a une valeur sacrée; elle « se mange », disent les conteurs bambaras : « Ce que je sais, je vais le faire sortir de mon ventre, pour le précipiter dans le fond des vôtres ».

Les tribulations de la lune Un jour, trois compagnons, rentrant d’un long voyage, rapportèrent «une grosse boule brillante qui, la nuit, répandait au loin une douce lumière». Ils l’accrochèrent en haut d’un grand arbre.
La lumière de la lune transforma alors l’ordre des choses. Elle envahit progressivement les écrans, jusqu’à devenir l’espace de la fête. « Jeunes et vieux furent dans la liesse… et les petits lutins se mirent à danser la ronde…». Mais les trois compagnons se font vieux. A leur mort, ils emportent la lune avec eux sous la terre, dans le royaume des ombres. «Cette insolite lumière dérangea les morts et les tira de leur sommeil. Ils s’agitèrent et se relevèrent pour la jouissance et les réjouissances».Lentement les morts ressuscitent et se mettent à jouer au ballon avec la lune… puis ils reprennent leurs habitudes de terriens et retrouvent leurs «divertissements» favoris. L’ambiance de cette scène devient de plus en plus délirante dans le burlesque, la pantomime. «Le tintamarre devint tel, le désordre si grand, le chahut si énorme qu’il alla retentir jusqu’au ciel». Alors les Dieux se mettent en colère et font trembler la terre. Éclairs, tonnerre: foudroyante interférence entre le ciel et le monde souterrain. L’écorce terrestre s’entrouvre et la lune s’échappe de sa prison pour s’envoler vers le cosmos.

Mise en scène: Florence de Andia ••• Ombres et manipulations: Florence de Andia, Colette Blanchet, Françoise Rouillon et Sylvie Vallery-Masson ••• Comédie et danse: Jean-Clément Doukaga en alternance avec Basile Siekoua ••• Musique originale et récit: Lamine Konté ••• Scénographie et costumes: Isabel Duperray ••• Texte: Gérard Sorel.